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Santé

La bronchopneumopathie chronique obstructive ou BPCO : causes et traitements.

Définition de la BPCO

La bronchopneumopathie chronique obstructive ou BPCO se définit par une inflammation et une obstruction progressive des bronches, réversible en fonction du degré de la maladie. La BPCO est essentiellement liée au tabac et cause des lésions du poumon et des bronches. L’obstruction entraîne peu à peu la diminution du calibre des bronches, empêchant ainsi le passage de l’air (avec essoufflement à l’effort, puis pour des efforts minimes, et enfin au repos). Longtemps silencieuse, la BPCO se manifeste malheureusement à un stade déjà tardif de la maladie.

Causes et risques de la BPCO

Entre 6 et 8 % de la population adulte sont atteints de BPCO, soit plus de 3,5 millions de personnes. La BPCO cause 16 000 décès chaque année et 100 000 malades nécessitent une oxygénothérapie ou un appareillage de respiration à domicile (1).

Dans plus de 80 % des cas, la BPCO est due au tabac. Insuffisamment diagnostiquée, la BPCO évolue à bas bruit, jusqu’aux premiers symptômes, à l’insuffisance respiratoire chronique et au décès prématuré. Les personnes atteintes sont des fumeurs ou ex-fumeurs, hommes pour la plupart, à partir de 45 ans.

Origines de la BPCO

Les facteurs de risque de BPCO sont identifiés et le tabac est le principal responsable (plus de 80 % des BPCO). D’autres expositions (exposition professionnelle à des produits chimiques, exposition domestique à des fumées…) sont aussi à l’origine de BPCO. Tous ces facteurs provoquent une irritation et une contraction des bronches avec une touxL’inflammation épaissit la paroi bronchique et rend le passage de l’air difficile. Au fil du temps, l’irritation chronique rend l’élimination du mucus produit (sécrétion) difficile, ce qui aggrave l’obstruction et les symptômes.

Symptômes et signes de la BPCO

L’existence d’une toux avec crachats (expectoration) depuis plusieurs mois (au moins 3 mois par an) pendant au moins 2 ans définit la bronchite chronique. Les crachats surviennent de manière privilégiée le matin car les sécrétions s’accumulent la nuit (« toilette matinale »). Cette toux et ces crachats sont souvent banalisés par les fumeurs alors qu’il s’agit au contraire des premiers signes d’alerte, témoins de l’inflammation des bronches. Cette bronchite chronique est une des manifestations de la BPCO.

D’autres symptômes existent, comme l’emphysème. Il correspond à une destruction irréversible des alvéoles pulmonaires.
La conséquence de ces symptômes est un essoufflement appelé dyspnée, d’abord à l’effort puis pour des efforts de plus en plus anodins. À un stade ultime, l’essoufflement de la BPCO a lieu au repos, nécessitant très souvent une oxygénothérapie.

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

Asthme et BPCO sont deux maladies respiratoires se traduisant par un essoufflement. L’asthme peut survenir à tout âge et est réversible sous l’effet du traitement. Chez la majorité des patients asthmatiques, la maîtrise de l’asthme peut être obtenue pour diminuer les symptômes, éviter les crises et aboutir à une qualité de vie satisfaisante et durable.

Y a-t-il une prévention possible ?

La BPCO ne se guérit pas totalement, mais une bonne hygiène de vie améliore les symptômesLa prévention essentielle repose sur l’arrêt du tabac (y compris le tabagisme passif). Toute exposition à des agents néfastes pour les bronches et les poumons doit également être évitée (agents toxiques, pollution…).

Une alimentation équilibrée, une réduction du poids en cas d’excès pondéral aident également à diminuer les effets de la BPCO.
Les vaccinations (antigrippale, antipneumococcique) et le traitement précoce des infections font également partie de la prévention.

La BPCO doit être évoquée et diagnostiquée chez une personne fumeuse (ou ex-fumeuse) qui tousse et crache le matin. Il est capital de ne pas banaliser ce symptôme, car la bronchopneumopathie chronique obstructive non soignée évolue irrémédiablement vers un rétrécissement des bronches et une aggravation des signes jusqu’à l’insuffisance respiratoire.

Que fait le médecin contre une BPCO ?

Le médecin pratiquera un interrogatoire et un examen clinique pour évaluer la sévérité de la maladie et éliminer d’autres diagnostics. L’examen clé est la mesure du souffle pour établir un diagnostic de certitude de la BPCO. Cette mesure du degré d’obstruction des bronches se fait grâce à la spirométrie complète ou épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR). L’examen, simple et indolore, consiste à souffler dans l’embout de l’appareil.

Outre les conseils de prévention et d’hygiène de vie, des traitements existent, qui s’intègrent dans une réhabilitation respiratoire. La réhabilitation respiratoire est un programme de soins personnalisés comprenant des soins médicaux (bronchodilatateurs qui dilatent les bronches), de la rééducation musculaire et respiratoire, une éducation thérapeutique, une aide au sevrage tabagique et un soutien psychologique et/ou social.
Le médecin traitant, en lien avec le médecin pneumologue, travaille donc avec de nombreux professionnels (kinésithérapeute, ergothérapeute, infirmiers…).

Comment préparer ma prochaine consultation pour une BPCO ?

Le rôle du patient et de son entourage est essentiel. Le traitement, symptomatique le plus souvent, nécessite d’être adapté et réactualisé en fonction de son efficacité. Il faut donc noter les facteurs d’amélioration ou au contraire d’aggravation des symptômes, pour les transmettre à l’équipe soignante.

Source/Auteur : Dr Gérald KIERZEK
en collaboration avec Dr Emmanuelle TOUREL
et Dr Patrice MARIE

Vous trouverez ci-dessous une vidéo explicative :

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